Du Bono à L’Armor-Baden

J’ai été réveillé vers 3h00 de matin par le tonnerre. Un orage passait plus au nord, et a duré un peu plus d’une heure. Il a à peine plût au final. Je me suis rendormi au son des feuilles et des petits morceaux de bois qui tombent des arbres sur la tente à cause du vent.

Nouveau réveil vers 7h15. La température a bien baissé. C’est la première fois depuis notre départ qu’il fait moins de 20°C.

La levée du camp se passe plutôt bien. On a discuté la veille du fait qu’il fallait que chacun trouve sa place dans cet exercice pour que l’on soit plus efficaces. Ce matin, on a divisé ce temps par 2 et nous nous retrouvons sur la place du village à 9h00 pour acheter notre repas du midi.

Le ciel est gris et la température agréable. Rien à voir avec la veille. On longe le Bono jusqu’à se qu’elle se jette dans l’Auray. Ensuite l’environnement change et on se retrouve dans un milieu marécageux. On aperçoit à travers les haies de grandes propriétés et on croise quelques promeneurs. Les jambes sont un peu lourdes pour ce quatrième jour. Au point que l’on s’arrête sur un banc au bout de 8km. Nous décidons de ne pas forcer. La journée est encore longue et il faut garder le moral. Après un petit en-cas, et une longue pose, nous décidons de repartir mais de nous arrêter au premier endroit qui nous semblera agréable pour manger le midi. 2.5km plus loin, soit bien plus rapidement que prévu, nous tombons sur une terre-plein herbeux artificiel avec 2 tables de pique-nique et un escalier qui descend dans la rivière. Il n’est que 11h15, mais je sens bien que mes accompagnatrices ont trouvé l’endroit qu’elles cherchaient.

On y passera 1h30. Les bains de pieds, la sieste et le repas nous feront à tous beaucoup de bien. On repart motivés, surtout que le soleil est revenu. La portion suivante n’est pas la plus agréable de la journée. Presque 4km de bitume sur des petites routes avec la traversée du village de Mériadec. Puis retour sur la côte. Nous apercevons régulièrement des plages depuis le sentier qui cette fois est bordé de nombreux pins. Même si la température est loin de celle des derniers jours, nous apprécions leur ombre. Au bout de 2km sur cette portion, nous croisons la randonneuse retraitée que nous avions rencontrée au camping du Bono. Elle nous explique que le camping où elle avait fait une réservation pour la nuit vient de l’appeler pour l’annuler car ils n’ont pas reçu son chèque. Sans tente elle devait se trouver un autre endroit où loger et allonger de fait son itinéraire de plusieurs kilomètres.

Nous refaisons une pause au bord de la plage des 7 îles. Là encore, je sens que nous avons tous les 3 moins d’entrain que les jours précédents. Nous avons plus de 80km dans les jambes depuis notre départ, et c’est bien plus que ce que nous n’avons jamais fait.

Mais une fois de plus la pause fait du bien et nous repartons.

En milieu d’après-midi nous croisons de plus en plus de monde. Nous sommes en août et le Morbihan est un coin touristique. En dehors d’Auray, nous n’avions pas croisé beaucoup de touristes, mais la fin l’épisode de canicule attire à nouveau les gens à l’extérieur.

La journée se termine sur 4km. Le moral un peu en berne pour ma fille qui accuse la distance. Nous arrivons au camping le Kereden à l’Armor-Baden qui propose lui aussi un espace dédié aux randonneurs.

Nous installons le camp tranquillement et nous sommes installés à 17h30. Nous piquons une tête dans la piscine avant de manger et nous décidons de faire une pause le lendemain et de rester nous reposer une journée sur ce camping.

Notre but initial était de rallier Vannes à pied pour reprendre un train vers Quiberon. Mais nous avons décider d’arrêter notre rando après cette journée de repos. L’envie de marcher n’était plus forcément présente, et la météo de ce 5ième jour annonçait pas mal de pluie. Sans parler des nombreuses piqûres d’insectes que nous avons subit le premier soir. Nous avions planté la tente près d’une fourmilière et ses habitantes nous ont fait comprendre que nous les dérangions. Heureusement, les tentes n’ont pas été envahies. Nous avons donc profité d’un bus partant de l’Armor-Baden vers Vannes pour entamer notre retour.

Petit retour sur cette expérience:

Cette rando aura donc duré 4 jours, pour quasi 100km si on prend en compte nos déplacements à côté de la rando pure. Pas mal pour des novices surtout avec la chaleur des 3 premières journées.

Nous avons tous les 3 beaucoup apprécié malgré la fatigue et les distances plus importantes que prévu. Je visais au départ 17km/jour. Mais entre l’imprécision des traces récupérées sur le net, les petites erreurs et les imprévus, nous les avons largement dépassés.

La coupure total du quotidien et la nécessité de ne nous occuper que de nous, nous ont fait beaucoup de bien.

Je crois que le plus compliqué a été de réapprendre à vivre en famille avec une nouvelle organisation. Mais aucune tension n’est apparue. Chacun y a mis du sien, conscient que nous étions tous dans le même bateau.

Nous sommes 7 mois après cette randonnée, et ma fille est tentée de repartir avec moi si son planning le lui permet cet été. Pour Madame, elle a aussi beaucoup apprécié. Malgré son léger handicap, elle n’a pas trop souffert des distances ni de dormir plusieurs nuit sur un matelas gonflable. Elle est est aussi partante pour de nouvelles aventures mais seulement si elle peut les coupler à un séjour plus reposant à côté.

Cette portion du GR34 est très sympa. C’est plutôt plat donc facile d’accès pour les débutants. Les paysages valent le coup d’oeil et on n’est jamais loin de la civilisation. À mon avis un bon choix pour une première expérience. Surtout qu’il y a de nombreux campings.

J’ai un petit regret. Celui de ne pas avoir bivouaqué. J’avais anticipé d’avoir un camping chaque soir en fonction des besoins et des ressentis, donc je ne m’étais pas posé beaucoup de questions à ce sujet. Mais en discutant avec l’hôtesse d’accueil du camping de l’Armor-Baden, elle m’a appris que le bivouac était interdit sur cette partie du GR34. Il n’y pas d’ailleurs pas beaucoup de spots proches du chemin de ce que j’en ai vu. Le GR longe la côte la plupart du temps et est coincé entre les rochers et des clôtures. Rien de très grave.

Maintenant la question qui se pose en ce mois de mars: “Où se fera la prochaine rando ?”

Récapitulatif chiffré ¹:

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