Du Bono au Bono

La nuit fut moins calme que prévu, avec le passage d’un orage pas loin. Paradoxalement, je suis celui qui a le moins bien dormi. Comme nous revenons à ce camping ce soir, nous partons avec un seul sac à dos et le strict minimum. À savoir de l’eau, nos sitpad, une paire de bâtons et de quoi réparer les bobos. Le but est de faire une boucle qui suit le GR34 et de couper vers le Bono en fin de parcours. Nous commençons par rejoindre le centre du village pour y faire quelques provisions pour le soir et le confort. Après un passage à la boulangerie pour acheter nos sandwichs pour le midi, nous repassons par le vieux pont que nous avons traversé hier.

Nous avons une jolie vue sur la rivière du Bono et son lit parfois très large. Il est déjà plus de 10h00, et on sent qu’il va faire bien chaud. La première partie du chemin change un peu de ce que l’on a vu ces deux premiers jours. Nous sommes en sous-bois, à l’ombre, et nous avons régulièrement vu sur la rivère. On croise pas mal de monde, ça change aussi. Le chemin est un peu plus escarpé. Ça le rend plus ludique.

Tout le monde est de bonne humeur et motivé.

La deuxième partie de la matinée nous emmène plus près de la rivière, vers un chemin qui soit ressemble plus à celui qui longe la côte, soit nous emmène sur de longues passerelles en bois qui permettent de traverser au sec les parties marécageuses. C’est très agréable.

Vers midi, nous trouvons un tronc d’arbre couché qui nous permet de manger assis face à la rivière. En face de nous, sur l’autre berge on voit pas mal de personnes profiter d’une petite cale pour se baigner et faire du canoë ou du paddleboard. À vol d’oiseau elle se situe à 150 m grand max de nous. Nous y ferons une pause… 9 km plus tard. Le Morbihan propose vraiment une côte très découpée, avec l’allongement des distances qui vont avec.

Nous quittons l’ombre après une heure de pause déjeuner. La chaleur se fait vraiment sentir, et après seulement 2 km, la motivation se met à baisser. Le chemin reste agréable jusqu’à ce qu’il s’écarte de l’eau et nous fait marcher sur du goudron. On passe sous la N165 que l’on longe plusieurs centaines de mètres. On retrouve un chemin plus ombragé traversant des bois, des champs et un petit hameau avant de repartir dans les bois. Il fait 30 °C, et chaque passage sous le soleil est désagréable. Un nouveau passage sous la nationale, et nous reprenons le chemin cotier. C’est encore une fois un joli sentier, mais il fait encore plus chaud. C’est compliqué pour tout le monde et on avance sans vraiment en profiter jusqu’à la petite cale que l’on avait observé en mangeant. On décide de se poser et la troupe entière finit par faire la sieste sous des arbres.

Même si les batteries se sont rechargées, nous repartons plus par obligation que par envie. Au bout de 2 km on retrouve le goudron que l’on ne quittera pas quasiment pas jusqu’au camping. Sur cette dernière partie la température monte jusqu’à 34 °C et ce sera la partie la plus désagréable de notre séjour. Entre le dénivelé, la chaleur et le partage de l’espace avec les véhicules motorisés, l’itinéraire a cumulé beaucoup de défauts.

De retour au camping, nous apprécions de ne pas avoir à nous installer. Nous discutons avec nos premiers randonneurs itinérants dans la soirée. Une retraitée qui randonne depuis 40 ans seule avec 18 kg sur le dos, et deux jeunes hommes pour qui importe seulement le lieu d’arrivée chaque soir. Je pense que c’est une des choses que j’aurai retenues de cette rando : il y a autant de façons de marcher que de combinaison de randonneurs. Chacun marche comme il lui plait. Rien d’autre n’est important.

Après un bon moment de repos, on profite du cidre local et de nos achats du matin pour nous remonter le moral et aller dormir tot. Surtout que la nuit s’annonce sportive, car nous sommes passés en vigilance orange à cause des risques de forts orages dans la nuit.

Récapitulatif chiffré ¹:

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